Français

Comment être un parent responsible

Comment être un parent responsible

Par Richard Worzel [Translate]

J’’entends régulièrement les enseignants me dire qu’un faible – mais croissant – pourcentage de parents négligent leurs responsabilités de parents, qu’ils laissent leurs enfants pousser comme les sauvages que nous étions tous à la naissance avant d’apprendre à devenir des êtres humains responsables. Ces parents se dérobent à une tâche pour laquelle ils se sont ( je suppose) portés volontaires et nous mettent tous en danger, ce qui leur cause du tort mais surtout en cause à leurs propres enfants. Leurs sales gamins mal élevés et mal embouchés arrivent à l’école avec une attitude qui les rend peu réceptifs et affecte l’aptitude des enseignants à enseigner aussi aux autres élèves. Alors, comment être, en cet âge et de nos jours, un parent responsable ? Quelle est la description du poste ?

Eh bien, d’abord, les enfants doivent savoir qu’il y a des limites à ne pas dépasser dans leurs actions et dans leur comportement. Et pas simplement pour s’assurer qu’ils sont calmes et gérables, mais aussi pour leur permettre de se sentir en sécurité et de prendre confiance en eux. Les enfants mineurs de tout âge, y compris les adolescents, testeront les limites que vous établissez, essaieront de les repousser, et ceci en partie parce qu’ils veulent connaître leur zone de sécurité. Si les messages que vous transmettez sont cohérents, si les enfants comprennent ce qu’ils peuvent faire et ne pas faire, ils sauront que tant qu’ils restent dans ces limites, ils sont en sécurité. Si vos messages ne sont pas cohérents, si vous vous montrez dur et déraisonnable lorsque vous êtes de mauvaise humeur, complaisant et permissive lorsque vous êtes de bonne humeur, vous leur envoyez des messages contradictoires, et vous suscitez l’anxiété dans leur esprit. Ils ne savent jamais sur quel pied danser et finissent par se concentrer sur votre comportement et non sur le leur. De plus, lorsque vous n’êtes pas logique, vous pouvez être certain qu’ils vous donneront de plus en plus de fil à retordre, se plaignant et geignant jusqu’à ce qu’ils arrivent à leurs fins. Si, par contre, ils savent que lorsque vous dites non, c’est non, ils arrêteront une fois que vous aurez prononcé ce mot.

Ceci signifie que vous devez réfléchir aux limites que vous établissez, et pas seulement pour aujourd’hui mais pour les années à venir. Par exemple, ma femme et moi avions institué une règle de fer lorsque nos enfants étaient petits : nous ne mentirions ou n’exagérerions jamais, sauf lorsqu’on jouait avec eux. Lorsqu’ils ont été plus grands, ils savaient qu’ils pouvaient absolument compter que ce que nous disions était la vérité, qu’il s’agisse de drogues, de sexe, ou de raisons pour ne pas les laisser rentrer après une certaine heure. Cela nous mettait parfois dans une situation inconfortable, notamment lorsque, petits, ils nous demandaient d’où venaient les bébés ou, plus grands, ce que nous pensions de la marijuana.

Rester constant dans ce que vous dites suppose une grande maîtrise de soi. Punir les enfants n’est jamais facile, mais il faut le faire tout de même, non pas en les battant mais en s’assurant qu’ils savent qu’un comportement déplacé entraîne certaines conséquences. Et la punition doit être mesurée, infligée sans colère, et cohérenre d’un acte à l’autre, de sorte que les enfants apprennent à reconnaître ce qui est bien de ce qui ne l’est pas. Les parents qui ne punissent pas leurs enfants les exposent à l’échec et se déchargent de leurs problèmes sur autrui, notamment sur les enseignants. Si vous ne punissez pas vos enfants, ou si vous manquez de logique, vos enfants seront perturbateurs et probablement impolis, ce qui rendra leur instruction plus difficile mettant en danger leur future carrière, leur capacité à s’entendre avec les autres et leur bonne intégration dans la société.

Ensuite, il faut aimer vos enfants, et cela veut dire qu’il vous faut passer du temps avec eux. Dans ce domaine, vous ne pouvez absolument pas substituer la qualité à la quantité. Le temps de qualité est une dérobade, une tentative d’acheter l’amour. Si vous ne passez pas de temps avec vos enfants, vous leur montrez qu’ils ne sont pas importants. Et attendu que vous êtes les personnes les plus importantes dans leur vie, ils tireront de vos actes des conclusions sur leur propre valeur. Leur acheter des cadeaux pourra bien illuminer leur regard, mais passer du temps avec eux le soir, pendant les fins de semaines et les vacances leur permettra d’être à l’aise avec eux-mêmes et facilitera la relation avec vous, ce qui deviendra essentiel à mesure qu’ils grandiront.

Vous devez donner l’exemple du comportement que vous attendez d’eux. D’une façon générale, ils ne prêteront pas beaucoup d’attention à ce que vous dites, mais ils surveilleront ce que vous faites et en tireront des leçons sur ce qu’ils doivent faire. Si vous mentez et trichez, si vous invectivez les autres conducteurs lorsque vous êtes au volant, si vous mangez trop, jouez au télézard ou gueulez dans votre portable au mépris des personnes qui vous entourent, si vous irritez les gens autour de vous, vous leur donnez la permission d’en faire autant. Lorsque vous participez à un travail communautaire et les invitez à se joindre à vous, vous leur montrez comment être un citoyen utile de façon bien plus parlante qu’avec quantité de paroles creuses.

Ces deux éléments – passer du temps avec eux et être un bon exemple – sont les plus difficiles et exigent le plus d’autodiscipline car il y a toujours la tentation de se relâcher, et ce n’est pas possible.

Ensuite, dites-leur ce qu’ils ne peuvent pas faire. Fixez des limites sur la durée qu’ils passent à jouer à des jeux vidéo, à surfer sur l’Internet, à téléphoner à des amis ou à envoyer des textos. Fixez des règles à propos des films et des bandes vidéo qu’ils peuvent et ne peuvent pas regarder – puis contrôlez ce qu’ils regardent en conservant toujours les mêmes règles et en vérifiant qu’elles sont appropriées à leur âge. Il leur arrivera sûrement parfois de contourner vos restrictions notamment lorsqu’ils iront chez des amis. Si vous l’apprenez, dites-leur qu’ils ne pourront plus aller chez ces amis-là. S’ils souhaitent passer davantage de temps à jouer à des jeux électroniques en ligne, instituez un système selon lequel ils pourront « gagner » ce temps en prenant de l’avance pour leurs devoirs, par exemple. Assurez-vous qu’ils savent bien qu’ils sont censés dire « s’il vous plaît » et « merci » et faire preuve de courtoisie envers les autres. En bref, apprenez-leur comment se conduire parce qu’ils ne le sauront pas tant que vous ne le leur aurez pas dit.

Cela suscitera des discussions et beaucoup de mécontentement, mais c’est essentiel. Beaucoup de choses peuvent les blesser sur le plan affectif, psychologique et même physique. Et notre société semble faire de son mieux pour saper vos efforts de parents. On vous dit, en particulier, qu’il est de votre responsabilité d’isoler vos enfants de tous les effets négatifs d’une société dont l’intérêt commercial est précisément de les corrompre avec des films, des bandes vidéo, des jeux électroniques et autres choses qui ne sont pas pour eux. C’est Presque comme si des associations essayaient d’attirer vos enfants pour les faire patauger dans la boue tout en vous disant que c’est votre travail de les garder propres. C’est tout à fait injuste, et cela complique encore un travail déjà difficile. C’est ce que Jim Garbarino, professeur de sociologie à l’Université Cornell, appelle une « société toxique ».

Certains parents estiment qu’on devrait apprendre le comportement et la courtoisie à l’école. J’ai vu des enseignants me parler de parents qui les enguirlandaient parce que leurs enfants étaient impolis, comme si c’était de la faute du professeur. Ces parents ont tort. Les écoles ne peuvent que continuer ce que les parents ont largement entamé. Si vos enfants sont impolis, c’est probablement de votre faute.

Finalement, soyez indulgents envers vous-même. Ce n’est pas facile d’être parent, et dans ce genre de situation la perfection n’existe pas. Que la culpabilité d’erreurs passées ne vous fasse pas jeter le manche après la cognée ou vous mettre en colère contre vos enfants ou contre vous-même. Faites de votre mieux, et quand vous vous trompez, réparez et faites mieux la fois suivante.

Richard Worzel, le grand futurologue canadien, parle à plus de vingt mille gens d’affaires chaque année. Ancien président d’une association parents-maîtres et responsable du scoutisme, il donne bénévolement de son temps pour parler à des élèves du secondaire. Vous pouvez le rejoindre par courriel à futurist@futuresearch.com.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *